Chaga : origine, bienfaits et modes de préparation de ce champignon

1 mars 2025

Le Chaga (Inonotus obliquus), également appelé polypore incrusté ou polypore oblique, est un champignon remarquable utilisé depuis bien longtemps dans la médecine traditionnelle russe, sibérienne et baltique.

Bien que nouveau dans certains milieux occidentaux, il est très connu chez nos amis québécois grâce à sa présence dans les forêts canadiennes. Ce champignon présente un potentiel thérapeutique significatif, avec de nombreux bienfaits sur le système immunitaire et le métabolisme ainsi que des propriétés antioxydantes et anticancéreuses.

Comme je vous le rabâche depuis quelques articles maintenant, le Chaga suit la lignée des 6 champignons nootropiques reconnus à l’heure actuelle dans le monde.

Focus sur ce champignon original qui a beaucoup de choses à nous apporter !

L’essentiel à retenir du Chaga

  • Principaux bienfaits :

Stimule l’immunité : soutient la flore intestinale et les défenses naturelles.

Propriétés anticancéreuses : effet potentiel sur certaines cellules cancéreuses .

Puissant antioxydant : protège contre le stress oxydatif et le vieillissement cellulaire.

Effet anti-hyperglycémique : aide à réguler la glycémie et les lipides sanguins.

Propriétés antivirales et antibactériennes : potentiel contre certaines infections.

  • Comment le consommer ?

Décoction : 1 cuillère à café de poudre pour une tasse d’eau chaude (2 tasses/jour).

Gélules de poudre : 1 à 3 g/jour.

Double-extraction (eau + alcool) : 1 c. à café matin et soir pour une extraction complète.

  • Durée des cures

📆 2 à 3 semaines, avec des pauses d’1 à 2 semaines.

  • Précautions à prendre

⚠️ Contient des oxalates : peut être irritant pour les reins.

⚠️ Interactions possibles avec les immunosuppresseurs, les anticoagulants et les traitements contre le cancer.

⚠️ Ne pas dépasser 3,6 g/jour (recommandation canadienne).

❌ Point faible : aucune étude sur l’homme pour confirmer les résultats des études faites sur animaux.

Origines du Chaga

Le Chaga ne pousse pas sur le sol, ni sur une chenille comme le Cordyceps, mais plutôt dans les arbres. Plus précisément, dans le tronc des arbres.

Il se rencontre principalement dans les régions circumboréales, autrement dit, dans les zones les plus au nord et les plus froides de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Asie.

On le retrouve couramment en Russie, en Scandinavie, au Canada, et même dans certaines régions françaises comme en Auvergne ou en Normandie, bien que l’inventaire en France soit encore limité.

Le Chaga pousse sur divers types d’arbres comme le bouleau ou l’hêtre, mais son hôte principal reste le peuplier.

Cycle de vie

Tout d’abord, le champignon commence par germer à partir d’une spore sur un arbre abîmé, par exemple, à cause du gel, de dommages causés par l’homme ou par un oiseau.

Ensuite, il se développe en formant un réseau de mycélium à l’intérieur de l’arbre, se propageant progressivement jusqu’à provoquer sa mort par pourriture interne. Cette phase prend généralement une vingtaine d’années, bien que cela varie.

Une fois l’arbre mort, le Chaga fructifie et forme une protubérance noire craquelée à l’extérieur et brun-orange à l’intérieur, qui peut peser plusieurs kilos après 10 à 15 ans de développement.


Constituants Actifs du Chaga

Le Chaga renferme une diversité de composés bioactifs répartis dans deux grandes catégories selon leur solubilité.

Polysaccharides

Ils représentent la famille la plus importante avec au moins une vingtaine de types dans ce champignon. Ce sont des sucres complexes solubles dans l’eau qui jouent un rôle crucial dans l’immunomodulation.

Parmi eux, les bêta-glucanes sont les glucides qui nous intéressent le plus (comme dans tous les champignons nootropiques), car ils possèdent de nombreux bénéfices pour notre organisme.

📌 À noter : Les polysaccharides sont solubles dans l’eau, vous comprendrez pourquoi nous importe par la suite.

Triterpènes et stérols

Mais quels sont ces noms barbares me direz-vous ? Pour faire simple, ce sont des lipides ont nombreux propriétés bénéfiques.

Ces derniers comprennent des composés comme l’acide bétulinique, la bétuline, et l’inotodiol. En bref, il faut surtout retenir que ces composés se dissolvent dans l’alcool, et ça aussi, c’est importante pour la suite de l’article ! 💡

Ils possèdent des propriétés anti-inflammatoires, anticancéreuses et antivirales, que nous verrons plus en détail dans la partie sur les bienfaits.

On y trouve également quelques alcaloïdes et acides phénoliques.

Oxalates

Pour finir, le Chaga contient une forte quantité d’oxalates, qui peut poser problème pour les personnes souffrant d’insuffisances rénales ou sujettes à des calculs. Nous détaillerons plus amplement cela dans les précautions.

Quels sont les bienfaits du Chaga ?

Booster du système Immunitaire 🛡️

Le Chaga exerce un effet immunostimulant et immunorégulateur grâce à ses polysaccharides. Ces derniers aideraient à réguler l’activité des cellules immunitaires en interagissant avec la flore intestinale.

Le microbiote est connu pour contenir une grande quantité de cellules du système immunitaire. Réguler l’activité de la flore intestinale vient donc, elles aussi, les réguler et activer leurs fonctions immunitaires.

Ce soutien est particulièrement intéressant pour les personnes fatiguées, en convalescence ou en situation de stress intense.

Effets anticancéreux

Le Chaga possède des propriétés anticancéreuses intéressantes à exploiter. Attention toutefois, ce champignon n’est pas un remède miracle pour autant.

Pour la petite histoire, c’est notamment dans la tradition Russe que l’on associe ces fameuses vertus au Chaga. En effet, il y est utilisé pour traiter les cas de cancer du sein, de l’estomac, des poumons et bien plus encore. À partir des années 1950, la science se penche à son tour sur ces propriétés particulières.

Ces dernières s’expriment de deux manières différentes :

  • Action indirecte : par la stimulation du système immunitaire, il aide le corps à mieux combattre le cancer.
  • Action directe : en ayant une influence immédiate sur la destruction des cellules cancéreuses.

Des études in vitro et sur animaux indiquent qu’il exerce un effet positif sur les cancers du poumon, du col de l’utérus, du côlon et du foie mais également sur la leucémie (1)(2)(3)(4)(5).

Pardonnez-moi d’avance pour les termes compliqués qui vont suivre concernant les effets anticancéreux du Chaga, mais c’est un passage obligé pour bien les comprendre !

On relève donc des effets :

  • Cytotoxique : il cible directement les cellules cancéreuses (action directe)
  • Anti-prolifératif : il ralentit la propagation des tumeurs
  • Pro-apoptotique : il favorise l’apoptose, responsable de l’autodestruction des cellules cancéreuses.

À noter que tous ces effets s’appliquent sans nuire aux cellules saines !

Attention : ces effets ont principalement été démontrés avec des tests sur animaux ou in vitro. À ce jour, il n’existe encore aucune étude sur l’homme. Consultez un oncologue pour toute utilisation du Chaga dans le cadre de traitements anticancéreux.

Effets antioxydants ✨

Le Chaga aide à renforcer nos réserves en antioxydants en stimulant l’expression d’enzymes neutralisant les radicaux libres (la superoxyde dismutase, la catalase et la glutathion peroxydase). Ces mécanismes contribuent à ralentir le vieillissement cellulaire et à protéger les cellules des agressions oxydatives (6).

Effets anti-hyperglycémique et antiviral

Des études sur animaux suggèrent que le Chaga peut aider à réduire la glycémie et la lipidémie, ce qui pourrait être bénéfique pour le syndrome métabolique (7).

De plus, il a démontré des propriétés antivirales et antibactériennes (8), avec des études britanniques évoquant un potentiel contre le SARS-CoV-2 (9).

Voilà pour la longue liste d’effets bénéfiques potentiels du Chaga. Place maintenant aux préparations et aux dosages recommandés !

Comment consommer le Chaga ?

Le Chaga peut être préparé de différentes manières, chacune ayant ses avantages :

Décoction 🍵

Pour expliquer brièvement le principe d’une décoction, c’est comme une infusion, à la différence que la plante reste dans l’eau bouillante pendant quelques minutes avant d’être retirée. Pour l’infusion, on verse de l’eau bouillante sur les plantes mais elle a fini de chauffer.

Pour cette option, il est conseillé de réduire vos morceaux de Chaga en poudre afin de faciliter l’extraction des principes actifs.

Vous pouvez également faire bouillir des petits morceaux ou des cubes, mais la décoction devra durer plus longtemps.

Pour ce faire, voici le procédé :

  • Méthode : faire bouillir des petits morceaux ou de la poudre de Chaga sec dans de l’eau pendant une durée variable pour obtenir une décoction.
  • Avantages : cela permet l’extraction des polysaccharides solubles dans l’eau.
  • Dosage : une petite cuillère à café de poudre pour une grande tasse d’eau, avec environ deux tasses par jour (soit environ 2 petites cuillères pour 1/2 litre d’eau).

📌 À noter : cette méthode simple et rapide est un bon compromis pour extraire la majorité des composants bénéfiques du Chaga. En revanche, elle ne vous permettra pas d’en extraire la totalité car on n’utilise seulement de l’eau dans cette préparation.

Vous comprenez maintenant pourquoi je précisais plus haut que certains principes actifs se dissolvent dans l’alcool ou dans l’eau. Tout simplement car cela influence directement la méthode d’extraction ! 💡

Gélules de Poudre 💊

  • Méthode : utiliser du Chaga moulu très finement (avec un moulin spécialisé) en gélules.
  • Avantages : extraction dans le système digestif par les enzymes et les variations d’acidité, permettant d’obtenir la quasi-totalité des constituants.
  • Dosage recommandé : Entre 1 et 3 g par jour, en fonction des objectifs.

Double-extraction (alcool et eau) 🍶

  • Méthode : réaliser une extraction combinée en utilisant à la fois l’eau (pour les polysaccharides) et l’alcool (pour les triterpènes et les stérols).
  • Avantages : permet d’optimiser l’extraction de tous les constituants bioactifs.
  • Dosage recommandé : une petite cuillère à café matin et soir, soit environ 2 g de Chaga sec par jour.

Quelle est la durée d’une cure de Chaga ?

Les cures peuvent être de 2 à 3 semaines, entrecoupées de pauses d’une à deux semaines, en fonction des objectifs recherchés.

À noter que la prise de Chaga sur une longue période est déconseillée (plusieurs mois d’affilée). C’est principalement dû à sa quantité élevée d’oxalate qui peut irriter les reins, d’où les pauses suffisamment longues recommandées entre chaque cure.

Précautions et recommandations

Pour terminer, il est essentiel de parler des précautions à prendre concernant le Chaga :

  • En premier lieu, faites attention aux interactions qu’il peut avoir avec certains médicaments, notamment avec les traitements anticancéreux, les immunosuppresseurs, mais aussi les anticoagulants. 🦠🩸
  • Deuxièmement, sa teneur en oxalates peut s’avérer délétère pour les personnes sensibles au niveau des reins. Des cas d’insuffisance rénale ont été rapportés chez des personnes consommant de grandes quantités sur une longue période (10). 💦
  • Concernant son dosage, les autorités de santé canadiennes recommandent de ne pas dépasser 3,6 g de Chaga sec par jour (ne me demandez pas d’où ils sortent ce chiffre, je n’ai trouvé aucune justification à ce sujet). 🔍
  • Évitez de ramasser le Chaga sur des arbres dans des zones polluées. 🏭
  • La récolte doit être faite de manière respectueuse pour permettre la repousse de la protubérance. 🍄

En adoptant une consommation raisonnée et bien informée, le Chaga peut constituer un allié naturel précieux pour soutenir la santé et la vitalité sur le long terme.

N’hésitez pas à consulter des ressources complémentaires et à échanger vos expériences pour optimiser votre approche de ce superaliment de la forêt boréale !

Sources

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